mercredi 29 octobre 2008

Premier rdv : toute première fois, toute toute première fois

Suite aux pressions régulières de mon fidèle lectorat (soit 2 ou 3 personnes), je reprends la rédaction de mon récit « vivre avec l’ANPE » car il faut vivre avec, c’est bien connu « Ensemble, tout devient possible » (même le pire).

Toute heureuse après mon premier rdv prise de contact, j’attendais avec impatience le second qui me permettrait de rencontrer MON conseiller. Mon conseiller à moi. Un conseiller juste pour moi, entièrement dédié à ma cause. Un peu comme mon bisounours tutélaire, quoi. J’en frétillais d’avance.

Ceci-dit un premier rdv, ça se mérite. Il faut attendre. Trois mois. Car le suivi mensuel, c’est pour après (et dieu sait que c’est régulier, mais n’anticipons pas). Trois mois, pourquoi ?

Plusieurs raisons s’offrent à nous :

1) parce que l’attente fait grandir le désir et qu’une relation comme ça, ça s’entretient.

2) parce que le conseiller doit chercher, trouver et se préparer à vous annoncer votre code ROME

3) parce qu’ils auraient préféré 6 mois mais ça le faisait pas trop, rapport au fait qu’ils sont censés nous encadrer

4) parce qu’avec un peu de chance vous allez trouver un boulot par vous-même entre temps

5) parce que 3 c’est la trinité, et dieu sait qu’on a besoin de l’intervention du saint esprit dans notre recherche

Après réflexion, je pense que les différentes propositions peuvent s’additionner.

Mon premier rdv se fixait donc début Avril. Malheureusement, il se trouva que je ne fus point là en ce début de printemps (matez un peu l’usage du passé simple), rapport au fait que je rentrais chez mes parents pour quelques jours. Car oui, sous mes dehors bravaches se cache une petite fille en manque d’affection de ses parents. Et puis je m’ennuyais aussi, faut dire, alors que là-bas j’ai pu apprendre à faire de la vannerie et même que c’est vachement bien, et je passerai sur les remarques acerbes que cela m’a valu. Car je ne suis pas une manouche. Du moins pas encore. Même si je regarde régulièrement les ventes de caravanes.

Peu de temps avant de partir, j’ai donc averti l’ANPE de mon départ imminent. Car il faut les avertir. Les conseillers ANPE sont des petites choses fragiles et un rdv manqué peut les amener au bord de la folie, voire à vous radier sous le coup de la colère qui les envahit (et c’est bien compréhensible, moi-même je radie mes amis qui me faussent compagnie sous de fallacieux prétextes).


En réalité, tout chômeur que vous êtes, vous êtes tenus de rester à votre domicile. Car pour trouver un travail, c’est bien connu, il faut rester chez soi. 35 jours d’absence par an sont tolérés, pas un de plus, parce qu’après ça veut dire que vous vous la coulez douce avec vos indemnités mirifiques, sale profiteur de la société que vous êtes. Même si vos allocations ne sont pas si élevées que ça et que la société s’est juste contentée de vous balancer après vos 7 CDD payés au SMIC. Toute absence de plus de 7 jours doit être signalée à votre agence ANPE.

Soucieuse de ne pas entacher notre belle relation, j’ai donc averti mon agence via un conseiller lambda qui après un long regard désapprobateur se contenta de griffonner ça sur un de ses papiers en me disant « d’accord, vous recevrez une convocation pour après votre retour ».

Mon départ vers le Poitou (POITOU LIBRE !!!) me tenait éloignée de chez moi pour environ 10 jours, ce qui situait mon retour vers le 11 ou 12 avril (je ne sais plus, cela fait si longtemps, je suis troublée).

En conséquence, cela déplaçait mon rdv de quelques jours. Mais à l’ANPE on n’est pas comme ça, si on doit se voir début avril et qu’il s’avère qu’on ne peut pas, eh bien tant pis, soyons fous, on décale au mois d’après. Ce sont des fous, à l’ANPE, c’est comme ça. Ils ont des plannings hyper remplis (alors que non non, ne nous y trompons pas, le nombre d’inscrits diminue, on est en pleine croissance, machin, tout ça) (enfin à l’époque, avant que le président ne se prenne pour Hugo Chavez, c’était le discours officiel). Ils ont des plannings hyper remplis, donc, et ils ne peuvent pas vous insérer dans leurs journées de folie aussi facilement (rappel de l’horaire de fermeture des bureaux : 16h30 sauf le mardi où ils finissent plus tôt, c’est normal c’est le milieu de semaine, faut bien récupérer).

Mais passons sur tout cela et venons-en au rdv en lui-même. D’après mon agenda, on était vers le 14 Mai (oui, je ne suis pas trop sûre parce que depuis que je suis au chômage je remplis mon agenda en arrière du genre « bon alors qu’est-ce que j’ai fait cette semaine là ? », ça m’occupe et quand je le feuillette j’ai quand même l’impression d’avoir fait des choses, même si en général j’ai marqué « courses » « médiathèque » « soirée hamburgers »)(c’est pathétique je sais) (et je sais aussi que ces phrases à rallonges et toutes ces parenthèses nous éloignent de notre propos).


Pour ce premier rdv, j’avais pris avec moi mon plus beau sourire et les photocopies de mon cv et des lettres de motivation que j’avais envoyées ces derniers mois. Car, oui, j’avais cherché du travail, mais sans succès, merci de demander. J’avais rdv avec une conseillère dont je tairai le nom bien que je m’en souvienne, ce qui est assez rare pour être souligné.

A l’heure dite, voire avec un peu d’avance (fayote un jour, fayote toujours), j’arrivai à l’agence, je rassurai la préposée à l’accueil sur la raison de ma présence (ça a eu l’air de la soulager, de savoir que j’avais un rdv) et je rencontrai ma conseillère.

Un peu âgée, ce qui me rassurait quand à son expérience, elle ne semblait pas dégager ce côté chaleureux des femmes-qui auraient-pu-être-ma-mère-si-elles-ne-faisaient-pas-si-jeunes-n’est-ce pas-ahahah. Elle était plutôt working girl, genre je vais te remettre tout ça au boulot tu vas voir. Peu importe, me dis-je, j’aime bien les gens un peu dynamiques. Et dynamique elle l’était. Après m’avoir annoncé mon code ROME, elle convint sous ma légère pression qu’une réadaptation s’imposait et rentra sans sourciller le code que je lui suggérais (code 23211 Conseiller en développement local, dont vous conviendrez que l’intitulé claque, eh ouais, je conseille les développements locaux, mais si tu rajoutes 50€ je peux te conseiller nationalement aussi, cherche pas, tope là).

Après avoir pris connaissance de mon CV et avoir regardé le dossier où j'avais consigné mes recherches (je dis regarder, pas consulter, voyez la nuance), elle me situa d’un coup la situation en m’annonçant « Bon, ok, on se voit le mois prochain ».

Je vous avais dit qu’elle était dynamique. Si elle n’avait rien à me dire ben elle ne s’embêtait pas, elle me virait. Et hop.

Ah oui j’oubliais : en voyant mon CV et mes deux ans de boulot dans le musée régional, elle me demanda avec candeur : « et avec le musée, vous avez essayé ? », ce qui est assez charmant pour être souligné.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ouh ben ça valait la peine d'attendre 3 mois un tel rendez-vous :)

Anonyme a dit…

Ces anecdotes me laissent perplexe, avouons-le : le premier rendez-vous sert juste à lire un CV ?

V.