mardi 27 janvier 2009

Le test, c'est important de savoir

Mesdames et messieurs, chers lecteurs qui tiennent sur les doigts de mes deux mains réunies (on me fait signe, une main suffit, j’en prends note et me coupe la main gauche). Je me dois de vous avertir. Vous arrivez ici au meilleur moment de ma vie de chômeuse. Je ne sais encore si je vais réussir à vous faire partager ce moment intense qu’a été ce jour de tests psychologiques mais je vous jure que je vais faire de mon mieux pour que vous vous imaginiez avoir été présents dans cette pièce avec Roger, Mme Moutarde et moi.

J’étais donc convoquée pour une journée de divers bilans et tests. J’étais équipée, j’avais pris un stylo 4 couleurs. J’avais la motivation d’un lion. La barre chocolatée, oui.

Tout d’abord j’ai rencontré Roger, un peu intimidé et qui fumait en me demandant si je savais si on allait avoir des tests de calculs. Quoiqu’un peu inquiète à cette idée (dieu sait que le calcul me fait horreur, même avec une calculatrice), je tentais tant bien que mal de le rassurer, le prof avait dit de ne pas réviser les chapitres 4 à 12 donc tout irait bien.

Mme moutarde nous accueillit et sortit de sa pochette une ramette de tests agrafés. (Car oui : un test psychologique ne tient pas sur une seule feuille. Il faut agrafer les feuillets avec ET C’EST TRES IMPORTANT il faut mettre l’agrafe à un endroit improbable, genre en bas à droite, afin de déstabiliser le sujet)

Plaçons-nous désormais dans le style direct afin de mesurer en direct les effets primaires et secondaires de cette belle journée.

« Bonjour ! Vous allez bien ? (pause insuffisante pour écouter la réponse) Alors vous êtes réunis pour passer des tests. Ce sont en général des QCM. Le but est de répondre franchement afin que je puisse appréhender votre personnalité, votre caractère puis nous passerons aux tests de capacités puis de compétences.
Le premier test (agitant les feuillets agrafés en bas) est donc consacré à vous, à votre personnalité. Il s’agit de question proposant 5 réponses en gros de la plus éloignée à la plus proche de votre comportement et vous devrez cocher la bonne case. Je vous demande de ne pas cocher la case 3 qui correspond à une réponse « moyenne » où vous ne vous mouillez pas trop, parce que ça ne nous apprendra rien sur vous, personne n’est moyen (je faillis soulever là une remarque à mon sens pleine de vérité mais je n’en eu pas le temps, Mme Moutarde était finaude, elle savait ne pas faire de pause pouvant amener des questions). »

Nous commençâmes donc le test de personnalité. Je n’ai malheureusement pas pu garder le test afin de vous faire partager l’ensemble inénarrable de questions mais certaines ont laissé sur moi une empreinte telle que je suis en mesure de vous relater leurs inepties aujourd’hui. (y’a pas à dire quand je veux je parle bien, faudra penser à le dire à mon prof de lettre d’hypokhâgne).

Exemple :

« Equilibre :

En général je suis quelqu’un :

1) qui tombe souvent

2) qui tombe parfois

3) qui tient bien debout

4) qui ne chute jamais

5) qui a un parfait sens de la mesure »

Vous ne rêvez pas. On parle bel et bien de notre sens de l’équilibre physique, et pas comme on pourrait le penser de façon innocente de notre équilibre mental (après tout on passe un test de personnalité). On nous demande ici si on a du mal à marcher, à se tenir debout, donc à être coordonné. Oui moi aussi je pense que pour savoir ça, le mieux c’est encore de regarder la personne marcher mais pas pour des psychologues. Marcher c’est avant tout dans la tête que ça se passe, bande d’ignorants.

Si vous cochez 1, vous vous doutez que c’est très gênant socialement et que cela vous embêtera sûrement lors de votre future embauche. D’ailleurs vous êtes tombé de la chaise et vous sentez confusément que remplir le test sur le sol pose problème à Mme Moutarde. De même, si vous cochez 2 pour limiter la mauvaise impression, votre employeur risque bien de ne pas vous faire confiance pour ce job de déménageur en objets d’art que vous désiriez tant.

La réponse 3 est interdite.

Il vous reste donc le choix entre 4 et 5. Si vous avez comme moi un mauvais esprit vous sentez confusément que les propositions ne traitent pas du même sujet. Personnellement, je compare rarement mon rapport à la gravité terrestre à mon sens de la mesure. Oui, je devrais m’ouvrir l’esprit, je sais bien. Un peu perdue j’ai donc hésité entre affirmer hâtivement que mes rapports aux chutes étaient nuls (ce qui est malheureusement faux ou tout du moins si je ne chute pas il m’arrive souvent de me heurter à des objets mouvants et fixes. Je ne sais pas pour vous mais moi je me prends souvent des chambranles de porte. Pourtant ils ne bougent pas mais j’ai sûrement tendance à sous estimer le volume que je représente.) et affirmer haut et fort que mon sens de la mesure était égal au nombre d’or. Mon sens de la mesure, déjà, ça me pose 2 problèmes. Je ne sais pas si on parle de mon sens qui me permet de taper des mains en rythme lors d’un concert (et ce n’est pas donné à tout le monde, constatez le vous-même lors de votre prochaine séance d’écoute musicale collective) ou bien de mon sens qui me permet de tempérer les choses et les gens en sachant prendre un peu de distance avec les évènements.

Complètement décontenancée, et ne voulant pas le laisser paraître, j’ai donc coché la proposition 4.

Mais d’autres questions étaient tout aussi amusantes ! Jugez plutôt :

« Sociabilité :

Je :

1) tue tous les gens que je croise c’est bien simple j’ai même bouffé le cœur de l’infirmier qui tentait de m’enchainer.

2) m’efforce de croiser le moins de gens possible, je vis derrière mon ordinateur, d’ailleurs pour payer ma pizza commandée par internet j’envoie mon chihuahua payer le livreur.

3) je me comporte de façon normale.

4) je saute au cou des gens sauf lorsque je suis malade.

5) je suis la personne la plus sociable de la terre, Facebook à côté de moi, c’est rien, d’ailleurs j’ai 7 milliards d’amis, c’est moi qui ai inventé le mot sociabilité. »

Oui, j’ai réadapté les propositions, j’avoue, mais très honnêtement, le contenu différait mais le sens était vraiment proche. Il y avait aussi :

« Savoir vivre

Je :

1) Mme de Rotschild si tu m’entends, j’t’enc…

2) Je crache au visage des gens quand je les rencontre pour la 1ère fois.

3) Je suis éduqué.

4) Je ne me trompe jamais de titre quand je m’adresse à une comtesse et à une altesse sérénissime.

5) Je suis Mme de Rotschild. (et je t’enc…) (non pardon c’est plus fort que moi, Nadine ne dirait jamais une chose pareille) »

« Autorité

Je :

1) suis très obéissant, j’obéis toujours à mon chien.

2) sais faire obéir ma cafetière.

3) j’ai un rapport normal à l’autorité, j’accepte les remarques de mes supérieurs et je suis indulgent avec mes subordonnés.

4) j’ai un fouet sur moi et pourtant je ne m’appelle pas Indiana Jones.

5) je veux qu’on m’appelle « maître ». Plus vite que ça. »

Vous l’avez donc compris, il n’est pas si facile de remplir un test de personnalité. C’est normal me direz-vous, chaque personne est complexe. Et c’est d’autant plus clair quand on fait ce petit test tout simple qui permet de nous situer dans l’éventail riche et coloré des personnalités déficientes que peuvent présenter les chômeurs, du moins dans l’esprit des psychologues.

Une fois les 4 pages remplies, Mme moutarde nous demanda de trouver quelqu’un dans notre entourage qui nous connaîtrait assez bien mais qui aurait aussi assez de recul pour pouvoir nous juger en remplissant lui aussi le test. L’idéal étant de trouver quelqu’un de notre ancien travail (oui le fait que la personne en question puisse être celle qui nous a virée n’a pas semblé effleurer Mme Amora.), prêt à dire (sans lire nos réponses habilement dissimulées derrière un bout de feuille) si oui ou non on a menti dans notre rapport à la nudité au travail.


Ça suffira pour aujourd’hui petits chenapans, mais réjouissez vous, je m’attelle de suite à la rédaction du récit concernant les tests de capacités et de compétences… Et là, il y a du lourd.

dimanche 18 janvier 2009

Le suivi personnalisé, c'est bon, surtout avec des cornichons

Bien dormi ? Allez, vous avez été sages, je vous raconte donc le début de mon suivi personnalisé. Souvenez-vous, c’est le truc que l’on m’avait gentiment proposé pour que je trouve du travail. Rapport au fait que j’en cherchais du travail.

J’avais donc rdv avec un spécialiste, un coach, fort d’une expérience folle et d’un réseau professionnel hyper développé mis à ma disposition afin de me permettre de faire ma difficile entre divers employeurs qui ne manqueraient pas de se disputer ma personne.

Mi octobre, je me dirigeai donc d’un pas alerte vers ma spécialiste, car oui c’était une femme, et j’espérai fort qu’elle aimait Lorie elle aussi. Elle m’accueillit chaleureusement en me demandant mon papier justificatif (ma convocation quoi).

« - Bonjour, je suis Mme X. (non elle ne s’appelait pas Mme X. mais c’est pour pas dire son nom, j’aurais pu mettre Mme Moutarde à la rigueur, mais je ne sais pas si tout le monde aime la moutarde.) (Oui vous allez me dire « et tout le monde aime le X ? » mais je n’entrerai pas dans cette polémique, laissez moi continuer mon histoire un peu.) Je suis psychologue et je suis là pour vous aider dans votre processus de retour à l’emploi. »

Quelle déception ! J’avoue que, forte de moult visionnages d’émissions de M6, je m’attendais à un coach brésilien (MA CHERRRRRRIIIIIIIE, J’ADOOOOOOOOOOOOOOORE) qui m’aurait emmenée chez un super coiffeur-maquilleur-chirurgien esthétique pour mieux faire pleurer ma maman et mon chéri à la fin quand j’entrerai dans la pièce en annonçant « ben oui, c’est moi » avec un petit sourire. La, elle n’était même pas brésilienne, il n’y avait aucun coiffeur-maquilleur à côté, ni de boudoir propice aux confidences et le coach était psy. C’était officiel, j’avais un problème.

« -Euh, bonjour.
- Alors, ensemble, on va travailler, tout d’abord en faisant le point pour que je vous connaisse un peu puis dans un second temps en établissant un plan actif de recherche d’emploi. (ah un plan actif, intéressant, moi mes plans ils étaient pas trop actifs, ils restaient posés là, j’avais effectivement un important travail mental à effectuer.) Vous le savez, le but c’est évidemment d’atteindre le marché caché. Signez-là. »

Quelque peu perplexe je signai le papier et une feuille de présence. J’appris au même moment que nos rencontres allaient rythmer mes trois prochains mois à raison d’une fois par semaine et que nulle absence n’allait être tolérée sinon je me faisais virer de l’ANPE (oui ils étaient toujours aussi attachants, à l’ANPE).

Souriante néanmoins, Mme Moutarde continua son petit speech.

« - Donc vous avez demandé un suivi personnalisé, c’est bien.

-Euh en fait j'ai pas vraiment demandé, mais bon...

- Donc il faut que je vous connaisse, vous êtes d'accord ? L’ANPE ne m’a rien transmis sur vous, vous avez un dossier là-bas ?

- J’espère bien ça va faire 10 mois que j’y suis inscrite.

- Ah ? Je n’ai rien reçu. Vous cherchez du travail dans quoi ?

- La culture, le patrimoine plus précisément.

- Le patrimoine ? C’est-à-dire ? Parce que ça veut pas dire grand-chose ! (ben non c’est bien connu, Velasquez, Versailles ou Dali ça veut pas dire grand-chose mais globalement quand je disais « patrimoine et culture » même ma boulangère comprenait.)

- He bien je travaillais dans un musée, organiser des expositions, tout ça.

- Oh. (Je sentais bien sa déception. Ca faisait toujours ça aux professionnels du domaine de l’emploi, « culture et patrimoine » ça soulève rarement l’enthousiasme, moins que « plomberie » quoi…) Bon et bien… Oui là le but c’est vraiment de savoir s’ouvrir.

- Pardon ? Parce que bon, moi j’aimerai bien continuer dans ce domaine, ça me plait et puis j’ai fait les études pour…

- Oui mais bon, il faut aussi ouvrir les yeux !

- Certes, certes, je suis prête à m’ouvrir à d’autres domaines mais pas vraiment à une complète réorientation.

- Ecoutez moi bien vous êtes là pour retrouver du travail, vous avez signé donc vous vous êtes engagée. (Elle commençait à s’énerver, là, ça tombait bien parce que moi aussi en face.)

- J’ai signé mais à aucun moment pour m’entendre dire de changer de voie, j’ai signé pour avoir un appui, si c’est pas ça dites-le moi tout de suite, parce que là ce n’est pas très clair…

Sentant que le terrain devenait glissant, elle décida en bonne psychologue qu’elle était de désaxer le conflit naissant.

- Quoiqu’il en soit, je vais devoir vous connaître, et c’est le projet de notre prochaine rencontre.

- Très bien.

- Nous allons nous voir la semaine prochaine, vous allez faire quelques tests de personnalité afin que je vous cerne mieux. (oui c’est bien connu pour connaître quelqu’un c’est plus simple de lui faire remplir des tests bidons, discuter avec lui ça prend trop de temps et puis c’est surfait. Ca avait l’air bien comme boulot, psychologue.) Vous viendrez jeudi prochain, prévoyez votre journée entière, vous allez passer des tests en groupe.

- Pardon ? En groupe ? Je croyais que c’était personnalisé ?

- Oui mais on essaye de regrouper les gens en fonction de leurs profils. Vous serez 3 ou 4, normalement. Donc on dit de 9h à 12h puis de 13h à 16h, prenez un stylo.

- Bon… Vous voulez mon CV pour votre dossier ?

- Non, pas la peine pour l’instant, le CV et les offres c’est en phase 2, là on commence la 1. (génial, ça voulait dire que pendant un mois le programme c’était introspection, pas recherche d’emploi). Voilà, n’oubliez pas de prendre un stylo. A la semaine prochaine. »

Voilà. J’avais commencé mon suivi personnalisé. Ca avait l’air super bien, vraiment. Un peu déstabilisant et irritant mais tout à fait dans l’esprit de l’ANPE. Ils faisaient appel à des boîtes spécialisées mais ils avaient réussi à trouver des gens aussi attachants et ouverts qu’eux. J’avais vraiment hâte de faire les tests, après tout j’allais peut-être apprendre des trucs fous sur moi, c’était la première fois qu’un psy s’intéressait à moi, j’allais peut-être découvrir que de caractère asocial tendance sociopathe je devais penser à m’orienter dans le domaine de la garde de personnes âgées ?

Petit avant-goût de la semaine suivante, nous ne fûmes finalement que 2 à passer les tests. En effet, nos profils correspondaient, Roger avait fait l’armée puis des travaux dans l’électricité. Et moi un jour, j’avais appuyé sur un interrupteur, c’est dire si on avait des points communs.

jeudi 8 janvier 2009

A la rencontre de l’autre : la pérennisation des liens sociaux à travers l’étude des relations chômeur-conseiller référent en Occident

Vous les attendiez avec impatience, voilà la suite de mes aventures ANPEsques ! Je vous l’avais dit, l’été, on ne cherche pas de travail et j’attendais donc septembre impatiemment, éperdument, infiniment. Fin septembre, la mort dans l’âme, je finis par me faire à l’idée que ma conseillère avait peut-être succombé à la vague de chaleur de début du mois. Je commençais à faire le tour des boutiques de fleuristes afin de faire livrer une couronne à sa famille quand une lettre me parvint.

« Mademoiselle, lors de votre rendez-vous du 23 Juin (l’ANPE vit dans un temps séparé, une autre dimension où le temps s’écoule différemment parce que moi mon dernier rdv datait du 12 juin mais n’y pensons plus), vous avez défini avec votre conseiller les actions que vous alliez mettre en place dans le cadre de votre Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi. Depuis cette date, vous avez peut-être retrouvé un emploi, je vous remercie de nous le faire savoir. Si vous êtes toujours à la recherche d’un emploi, un bilan mensuel est nécessaire. Vous avez rdv avec votre conseiller référent Mme X (et là c’est un autre nom que ma conseillère ce qui me pousse à croire qu’elle est vraiment morte) le 07/10 à 14h30. »

Plusieurs remarques s’imposent. Tout d’abord, j’étais assez d’accord sur le fait qu’un suivi mensuel s’imposait. Après tout ça faisait presque 4 mois sans nouvelles et je voulais voir si les travaux près de l’agence étaient terminés. Et puis on pourrait discuter de mon avenir aussi, si on avait le temps, c’était toujours sympa de pouvoir se livrer à une oreille amie.

Ensuite, je réalisai qu’apparemment, certains chômeurs qui retrouvent du travail oublient d’avertir l’ANPE, mais à mon avis ils le font parce que le lien avec leur conseiller est trop fort et qu’ils ne veulent pas le blesser en annonçant une rupture de façon trop abrupte.

C’est donc toute guillerette que j'allai au rdv ce 07 Octobre à 14h30 à l’ANPE. Dès mon entrée, je rassurai la dame chargée de l’accueil en lui montrant ma lettre et j’attendis ma conseillère. J’étais partagée. Soit elle avait changé de nom suite à un mariage, soit elle s’était fait refaire le visage afin d’échapper à la vengeance d’un parrain de la mafia grâce à l’aide du FBI, soit ce n’était plus la même personne. Quand elle me fit rentrer dans son open space si chaleureux, je guettai le moindre signe me permettant de trouver la bonne solution.

« - Bonjour, vous êtes ? » (On dirait la même personne, elle non plus ne me connait pas !)

Je lui tendis ma convocation et attendis qu’elle pianote sur son ordinateur. Mais, ENFER ET DAMNATION !!! Il refusait de fonctionner ! Impossible pour elle de prendre les renseignements de base sur moi ! Elle allait devoir me parler !! Voyant le trouble provoqué en elle par cette atroce découverte, j’attendis avec mon plus charmant sourire.

« - Euh…ça ne marche pas, là…

- Oui, on dirait bien…

- Donc euh… vous cherchez du travail…

- Oui, c’est ça. (je commençais à être sûre qu’il s’agissait bien de la même personne. Elle savait tout de moi ! J’allais lui demander si le programme de réinsertion des témoins était efficace mais je me retins encore un peu)

- Alors, euh, vous n’avez rien trouvé depuis le mois dernier ?

- Non. Ni depuis les mois d’avant d’ailleurs.

- D’accord. Alors moi je suis là pour vous demander si vous voulez un suivi personnalisé par un organisme spécialisé en fait.

- Un suivi personnalisé ? C’est-à-dire ? Comment ça se passe ?

- He bien c’est un organisme, qui est spécialisé (« aaaaaaah d’accoooooord »), et donc vous êtes suivi par un conseiller qui vous suit régulièrement pour vous aider dans vos démarches.

- Et donc ?

- He bien… Euh… c’est plus suivi, quoi (oui, on était d’accord, le suivi mensuel, c’était pas ça). Ca dure 3 mois.

- Mais c’est obligatoire ?

- Non, non mais on va vous le reproposer de toute façon. (Traduction : oui c’est obligatoire). Ca vous dit ?

- Ben… si c’est vraiment une aide je veux bien, sinon… je vois pas l’intérêt.

- Voilà, donc je donne votre dossier à l’organisme, vous allez recevoir une convocation rapidement.

- Mais dites moi un peu… c’est un suivi personnalisé, ce n’est pas un travail en groupe ?

- Non non ! c’est vraiment personnalisé, le conseiller vous montre comment faire pour vos démarches. (aaaah c’était pour ça que j’avais pas trouvé de travail en fait… je ne connaissais pas les trucs et astuces !)

- Et sinon j’ai noté là mes dernières démarches, ça vous intéresse ?

- Euh… je vais en faire une photocopie, ça aidera le conseiller. »


Voilà. J’allais partir quand j’entendis au loin une voix dire à quelqu’un « ah ben oui mais là il faut savoir ouvrir son champ de recherche ! ». Je connaissais cette voix. C’était celle de ma conseillère ! Elle était là ! Mais… elle m’évitait ? Que se passait-il ? Que c’était-il donc bien passé durant l’été torride pour qu’elle m’oublie ainsi ? La mort dans l’âme je quittai le lieu de nos tendres rencontres et je rentrai à la maison, le cœur lourd de ces secrets qui avaient entaché notre belle histoire.

La semaine d’après, je reçus une convocation avec ma nouvelle conseillère spécialisée. Mais c’est une autre histoire et il est tard, il faut dormir maintenant.